Les phytotelmes : La vie cachée dans les plantes
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Qu'est ce qui défini un phytotelme ?
Il existe de petits réservoirs d'eau formés naturellement dans les plantes. Ceux ci offrent un habitat à de nombreux organismes vivants. On les appelle des phytotelmes. Ils sont le plus souvent formés par l'eau de pluie s'accumulant au cœur des plantes.
Parmi eux on peut citer : le cœur des broméliacées
l'entre nœud des bambous
les ascidies des plantes carnivores
l'aisselle des feuille de bananiers …
On connait actuellement 1500 espèces végétales abritant des phytotelmes, réparties dans 26 familles.
De nombreux crustacés, vers, insectes et amphibiens passent tout ou partie de leur vie dans ces milieux si particuliers.
Nous pouvons citer deux exemple marquants :
Dans les forêts tropicales humides de Colombie, on peut compter environ 17.5 broméliacées par mètre carré. En sachant que chaque plante contient en moyenne 1/4 de litre d'eau, cela fait 50 000 litres d'eau par hectare. C'est une des concentrations de broméliacées les plus denses au monde.
Y vivent notamment les jolis dendrobates, de minuscules grenouilles aux couleurs chatoyantes. Les broméliacées épiphytes offrent un abris sur aux têtards, qui y finissent leur croissance. Certaines de ces grenouilles ne descendent jamais à terre et vivent essentiellement grâce à ces minuscules habitats aquatiques qui les protègent de bien des prédateurs.
Les Héliamphoras sont des plantes carnivores de la famille de Sarraceniaceae. Originaires d'Amérique du sud, principalement dans les marécages d'altitude du Venezuela ils sont encore relativement peu connus. Les pluies abondante de ce climat remplissent d'eau les feuilles enroulées en ascidie, créant un phytotelme.
Chez l'Héliamphora, contrairement à la plupart des carnivores, la digestion se fait exclusivement grâce aux bactéries contenues dans le phytotelme, et non grâce à des enzymes produites par la plante. Ainsi, la vie abritée en son cœur lui est absolument nécessaire.
Pourtant, ces microcosmes sont de plus en plus menacés, emportant avec eux la vie qu'ils abritent. Principalement à cause de l'abattage des arbres les plus grands et les plus vieux des forêts, qui sont le supports de nombreuses espèces épiphytes. La destruction des marrais, des tourbières et les changements climatiques réduisent aussi beaucoup les écosystèmes de ces plantes fascinantes.